Note d'Intention

Une Installation Urbaine, Une Performance Humaine
Désert de Piste est une création pluridisciplinaire, multiple dans ses formes, sa durée et ses manifestations. Après avoir exploré l’enfermement des caissons sensoriels qu’étaient "Carmen Opéra de Rue" et "Va Donner aux Poissons une Idée de ce qu'est l'Eau", la Compagnie Off retrouve la transparence et la fragilité de la rue : d’un extrême à l’autre, l’implosion a eu lieu. Le grand Feu, le grand Vent, le grand Souffle… Il ne reste qu’un désert où, violemment propulsés hors de leur centrifugeuse foraine, sans palier de décompression, des personnages circassiens chers à la Compagnie se retrouvent en état d’urgence et d’apparente impuissance face aux éléments, à l’immensité, au vide.
« Des êtres en manque d’air, un territoire en manque d’eau. »
Création évolutive, Désert de Piste envahit un espace urbain par une conjonction de phénomènes entre terre et au-delà : désert, surface balayée par les vents de sable, monumentale station de pompage aux pipelines tentaculaires, paraboles géantes raccordées au cosmos, habitations-alvéoles organiques, immobil’homes étrangement habitées des espaces singuliers constitués d’installations évolutives au travers desquelles le spectateur progresse à son propre gré.
La finalité musicale, en constante évolution - notamment par l’apport d’une écriture contemporaine, d’une partition mélangeant le son abstrait des corps célestes et du clonage polyphonique - tend vers une composition libératrice. Le dialogue musical avec les étoiles y est à la fois objectif artistique et résolution narrative. Chacun des personnages, pour échapper au désert, au manque d’air, au vide, devra s’accorder à la grande partition des sphères par une pénétration de l’espace (boule à billes, verres de cristal, soprane de la voix lyrique, etc), puisque l’espoir est dans le cosmos…
« Fils de la terre et enfant du ciel,
Il y a une seule direction horizontale et une direction verticale,
C’est le propre de toute destinée humaine. »
Teillard de Chardin
Formats & Adaptations
Des Jours et Des Nuits...
Le projet Désert de Piste s’axe autour d'une création en tryptique évolutif, esquissé pour la première fois lors de la Nuit Blanche à Paris en 2005, puis développé pour Les Invites de Villeurbanne en 2006. A cette occasion, la Compagnie Off avait créé en plein centre-ville un désert de 8000m2, où évoluaient pendant 3 jours des personnages, performances et entresorts culminant le deuxième soir par un Concert des Etoiles sous d’immenses paraboles, au pied de l’hôtel de ville. Chaque ville, chaque contexte imagine une proposition reprenant cette forme d’envahissement progressif de la ville, selon une progression scénarisée en fonction du lieu, du public, de l'événement, et dont voici un exemple potentiel :
> début de désertification
> apparition des premiers Hommes de Glaise
> le Désert s’est étendu au maximum, apparition de la Station de Pompage
> les Paraboles sont dressées
> représentations nocturnes autour des Paraboles
< Jour 1 >
Aux premières heures du premier jour, les premières traces du Désert apparaissent. Vent de sable dans la nuit passée ? Souffle atomique ? La fine couche d’ocre et de sable grandit, envahit les trottoirs et recouvre chaque recoin de l’espace public dans une zone délimitée - mais dont le public ignore encore la limite...
< midi > Les premiers Hommes de Glaise font leur apparition - en silence, sans explication. Seuls, à deux ou trois, ils avancent au milieu du désert urbain qui s'étend, sous le zénith, en un lent mouvement chorégraphique urbain, suspendu, comme en apesenteur.
< nuit > La désertification s’étend.
< Jour 2>
< matin > Le Désert s'est encore agrandi, mais semble à présent stoppé par la Station de pompage installée en son centre. Les Hommes de Glaises, dont le nombre a encore augmenté, redécouvrent leur environnement. Déambulant toujours, ils s'approprient l'espace de leur marche, entre danse et vagabondage. Ils semblent attendre, guetter quelque chose de cette structure métallique qui parfois fait entendre le grondement souterrain de l’eau des profondeurs...
< Jour 3 >
Six monumentales Paraboles, dont la disposition en arc de cercle épouse les contours du Désert. En passant à proximité, on peut entendre le chant des étoiles, parasites cosmiques captés et transmis par ces coupoles géantes. Elles sont à l’écoute de l’infiniment lointain, symbole éventuel de survie... De la station de pompage, il ne reste au sol qu’une trace calcinée.
< après-midi > Les Paraboles continuent à capter et transmettre le son du cosmos... Un son, un message destructuré, un chant d’étoiles. Dans cette pluie sonore abstraite en douche verticale, les passants peuvent parfois percevoir les notes solitaires d'une voix de soprane, quelques bribes de phrases, de questions, d’appels...
< soir > Dès la nuit tombée, les Paraboles s'allument, des parasites envahissent leurs écrans : elles ont capté quelque chose. La 7ème planète de cette constellation apparaît enfin : une soprano , messagére des étoiles ou orpheline du cosmos, perdue, amnésique - elle va tenter de décoder ces message des étoiles, et nous transmettre ce qu'elle aura découvert, par la voix et le geste...
Fiche signalétique
Désert de Piste est une création protéiforme, adaptée dans le temps et dans l'espace, et fait l'objet d'une proposition sur-mesure. Nous contacter pour plus d'informations.
Crédits & Distribution
Conception et mise en scène : Philippe Freslon
Collaboration space art : Ewen Chardronnet
Collaboration plastique : Jamal Lansari
Création sonore : François Joinville
Création costumes : Sabine Solin
En co-production avec le l'Atelier 231, Centre National des Arts de la Rue - Villeurbanne.
Documents à télécharger
Revue de Presse
" A Villeurbanne, le Désert avance… Désert de Piste créée et redessine en poésie urbaine ces obsessions de désert et d'immensité. "
Libération, 15/06/2006