L'Humanité du 27/08/2012
" Des tranches de vie servies bien saignantes : Au cœur de la 27e édition du Festival international de rue d’Aurillac, s’est joué le cruel théâtre de la condition humaine.
Comme un bateau pris dans la houle des temps incertains, les compagnies du in comme celles du off ont offert, du 22 au 25 août, à corps perdu leurs spectacles sur l’asphalte, expulsant avec rage toute la gamme des drames humains à la face d’une société en crise. Sous le chapiteau de la Compagnie Off, dans la sciure circassienne, le chant lyrique et la jalousie ont trouvé une place de choix puisque se jouait l’opéra Pagliacci, de Ruggero Leoncavallo (1892), formidablement adapté par Philippe Freslon, dans une version d’une intensité sans relâche oscillant entre une ambiance année 1950 et une folie faustienne. Au rythme des percussions de l’orchestre, le décor – un bar, une voiture à cornes de buffle, l’avion par lequel arrive l’amant de la belle Nedda, une caravane, etc. – ne cesse de se mouvoir, obligeant le spectateur à virevolter de part et d’autre de la piste. Superbe ! "